Déposé par Samuel de Vargas – Postulat du 9 novembre 2021

Le présent postulat suggère à la Ville de Lausanne de proposer une ou plusieurs structures de drug checking, fixes et mobiles, en s’appuyant notamment sur la stratégie globale de lutte contre la consommation et le trafic de drogues élaborée par le canton de Vaud. 

Depuis le début de l’année, la presse romande a relayé à plusieurs reprises l’apparition du cannabis de synthèse sur le marché des stupéfiants. Cette substance représente un danger important, notamment car les consommatrices et consommateurs pensent consommer du cannabis classique alors que ce n’est pas le cas. Le cannabis de synthèse provoque des effets puissants, qui peuvent entrainer de graves conséquences. 

Au-delà de cette nouvelle situation, la qualité des drogues vendues est une problématique de longue date à laquelle une réponse doit être apportée. Plusieurs villes suisses ont mis en place des infrastructures de drug checking permettant aux consommatrices et consommateurs de faire tester la qualité de la drogue qu’ils comptent consommer. Ceci permet de détecter si d’éventuels produits de coupe sont présents dans la drogue vendue. Le principal objectif est de réduire les risques liés à la consommation de stupéfiants en sensibilisant les consommatrices et consommateurs sur la qualité de la drogue en leur possession. 

Une étude mandatée par l’Office fédéral de la santé publique conclut que le drug checking permet une réduction importante des risques liés à la consommation de drogues. De plus, de telles structures constituent un point de repère pour les individus en recherche de soutien concernant leur consommation de stupéfiants. 

Plus largement, il est important pour les autorités sanitaires d’avoir connaissance des substances en circulation sur le marché de la drogue sur son territoire dans une perspective d’information des personnes concernées. 

Lors de sa conférence de presse du 14 septembre 2021 sur la stratégie globale de lutte contre la consommation et le trafic de drogues, le Conseil d’État vaudois a notamment affirmé sa volonté de développer le drug checking. Pour ce faire, il est possible de compter sur l’outil NIRLab développé par l’École des sciences criminelles de l’Université de Lausanne. 

Force est de constater que l’offre d’outils à disposition des autorités pour accompagner les individus consommant des stupéfiants s’étoffe. La Ville de Lausanne dispose déjà de structures d’accompagnement tel que l’Espace de Consommation Sécurisé (ECS), mais elle doit profiter de ce momentum pour prendre les devants en matière de réduction des risques liés à la consommation de drogues. 

Conclusions : 

Le présent postulat invite la Municipalité à étudier l’opportunité de 

1. Accueillir à Lausanne une ou plusieurs structures de drug checking.

2. Collaborer au développement et à la mise en place du projet pilote annoncé par le canton.