Interpellation – Boissons énergisantes : leur « effet cocktail » est-il une « bombe à retardement sanitaire » pour notre société ?

Stéphane Montangero, député, président du PS vaudois – Interpellation déposée le 30 janvier 2018

Cette interpellation fait suite à celle que j’avais déposée en avril 2013 intitulée « Avec ou sans glace pilée, les boissons énergisantes ne sont-elles pas dangereuses pour la santé ? » (13_INT_119) et à laquelle le Conseil d’état avait répondu en son temps. Il avait notamment répondu que : « La consommation de boissons énergisantes est un phénomène relativement nouveau et peu étudié. En l’état, il n’y pas d’évidence scientifique par rapport à une dangerosité telle qu’évoquée par l’interpellant faisant référence au tabac et à l’amiante. L’EFSA (European Food Safety Authority) a convoqué un panel d’experts en 2009 pour évaluer la dangerosité des éléments constitutifs suivants : taurine et le glucoronolactose. Le peu de données disponibles rend cependant difficile l’évaluation des risques pour la santé publique. L’EFSA recommande d’ailleurs de mettre en place un recueil de données sur ce thème. »

Or, le 21 janvier dernier, le Matin Dimanche publiait un article relatant les résultats inquiétants quant à la santé des consommateurs de 12 à 24 ans d’une étude de l’Université de Waterloo au Canada. Celle-ci, intitulée “Energy drinks can negatively impact health of youth”, a été publiée le 15 janvier 2018 et présente des résultats qui viennent hélas étayer les craintes que nous avions émises il y a près de 5 ans. Parmi les 1516 personnes interrogées, âgées de 12 à 24 ans, ayant consommé des boissons énergisantes, 55.4% ont eu au moins un effet indésirable. Ceux-ci vont d’un pouls rapide aux convulsions, en passant par des difficultés à dormir, des maux de tête, des nausées, vomissements ou diarrhée ou encore des douleurs dans la poitrine.

Persuadé que ce sujet mérite d’être traité rapidement, nous posons les questions suivantes au Conseil d’Etat :

  1. Quelles ont été les évolutions et le suivi du dossier au niveau vaudois depuis la réponse du Conseil d’Etat à la précédente interpellation (13_INT_119) et les débats du Grand Conseil du 27 mai 2014 y relatifs ?
  2. Quelle est l’appréciation générale que fait le Conseil d’Etat de cette étude canadienne de l’université de Waterloo ?
  3. Le Conseil d’Etat envisage-t-il des mesures prévisionnelles et si oui lesquelles ? Pourrait-il par exemple recommander aux établissements scolaires d’interdire dans leur périmètre la consommation de ces boissons énergisantes, afin notamment de sensibiliser les enfants, les jeunes et leur parents aux conséquences constatées par l’étude canadienne ?
  4. Le Conseil d’Etat envisage-t-il de mettre sur pieds une campagne de sensibilisation spécifique quant aux risques de ces boissons énergisantes ?
  5. Quelles autres mesures le Conseil d’Etat entend-il prendre rapidement pour éviter que dans 20 ans on ait une « génération sacrifiée » ?

Nous remercions par avance le Conseil d’Etat de ses réponses.

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