Interpellation : L’Etat devra-t-il venir au secours d’Alpiq ?

Stéphane Montangero, député, président du PS vaudois – Interpellation déposée le 12 février 2013

M. Stéphane Montangero (SOC) : — Ainsi donc, nous apprenons que la viande de bœuf est du cheval ! Et que ce ne serait pas Findus qui en serait responsable, mais la société COMIGEL, via la firme Spanghero, via un trader maltais, via un trader hollandais qui passe sa commande en Roumanie. Quel est le rapport avec le schmilblick qui nous occupe, à savoir la Société Alpiq ? Nous ne sommes pas certains que les participations croisées en matière de marché électrique soient bien plus transparentes que celles sur le marché de la viande actuellement en Europe. Prenons un exemple : Romande Energie détient une partie de EOS Holding, qui détient une partie d’Alpiq, qui lui-même détient une partie de Romande Energie, mais dont elle souhaite désormais se débarrasser au profit de Romande Energie — c’est à y perdre son latin ! Le secteur de l’électricité est une source de profit pour certains. L’électricité est surtout une nécessité dans notre vie de tous les jours. Si nous devons l’économiser autant que faire se peut, nous nous devons aussi de pouvoir assurer son approvisionnement. Les grandes manœuvres post-Fukushima dans le secteur électrique pourraient causer de lourds dommages collatéraux ! De manière générale, le secteur électrique est sous pression des conditions fixées par Swiss Grid, également en mains publiques, qui menace les conditions de travail des ouvriers de la branche. Soucieux du maintien du secteur électrique sous contrôle public, par le biais de cette interpellation, nous posons la question des éventuels besoins de recapitalisation dont pourrait avoir besoin le géant électrique à l’avenir. Nous voulons aussi appeler les collectivités publiques actionnaires à développer une stratégie face à cette situation, car nous estimons qu’un désenchevêtrement des participations croisées entre sociétés électriques serait tout autant souhaitable qu’une sortie de la Bourse de ces sociétés qui fournissent des prestations essentielles.

Il semble également que les intentions politiques claires de la population, par exemple sur le nucléaire, auraient pu être mieux entendues par une société intégrant autant de participations publiques. A ce titre, il convient de s’assurer que le Conseil des pouvoirs publics d’EOS a joué son rôle en amont de ces décisions. Dans un contexte de restructuration et de mise sous pression des acteurs du secteur électrique, nous demandons à ces sociétés et aux sociétés publiques actionnaires une stratégie de partenariat social sans faille. Nous appelons de nos vœux un accord de branche pour préserver l’emploi et éviter une péjoration des conditions de travail et de salaire dans le secteur électrique.

L’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.

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