Motion: Qualité de vie – pour un 30km/h au centre-ville

Anne Decollogny – déposée le 6 décembre 2011

Qualité de vie – pour un 30km/h au centre-ville

Dans le Rapport-préavis 2011/32 dédié aux Axes forts de transports publics (AFTPU), la Municipalité mentionne que « les questions de mobilité dans et vers l’agglomération sont devenues un enjeu essentiel pour le maintien de la qualité de vie et du bien-être des habitants » (p. 4). Elle indique d’ailleurs à plusieurs reprises sa volonté d’améliorer la qualité de la vie des habitants.

Or, surprise, on lit au chapitre 6.5 (p. 12) que la fermeture au trafic individuel motorisé entre Chauderon et St-François va générer un report de trafic important, de l’ordre de 25%, sur plusieurs axes de la petite ceinture, sur les avenues Ruchonnet, Beaulieu et Vinet, en particulier.

On y lit également avec étonnement que les mesures d’accompagnement ne seront pas faites pour dissuader le trafic individuel, mais au contraire pour ne pas trop le péjorer. Ainsi donc l’engagement d’améliorer la qualité de vie des milliers d’habitants du centre-ville n’est-il tout simplement pas tenu. Pire, elle va se dégrader.

Les mesures de bruit du trafic routier témoignent de la situation sur les rues de la petite ceinture déjà mentionnées ci-dessus ainsi que sur les rues Pierre-Viret et Langallerie. Selon l’Ordonnance fédérale de protection contre le bruit, l’ensemble de ces rues ne devraient pas dépasser 65 décibels la journée et 55 décibels la nuit. Or, les mesures se situent entre 70 et 75 décibels la journée et entre 60 et 65 décibels la nuit. Elles sont largement au-delà des valeurs d’alarme[1]. Nous devons donc impérativement prendre des mesures pour que ces rues soient assainies.

Une diminution de la vitesse de 50 km/heure à 30km/heure permet de diminuer d’environ 2 à 3 décibels le bruit du trafic routier, ce qui correspond, sur le plan acoustique, à une diminution de moitié du trafic motorisé. Nous sommes conscientes que d’autres mesures doivent s’ajouter à ce ralentissement de trafic, notamment des mesures d’aménagement des rues, de contrôles des véhicules bruyants[2], de modifications des comportements au volant, ainsi que des mesures visant la diminution du nombre de véhicules par jour, et par conséquent des mesures de dissuasion du trafic individuel.

Cependant, la mise en place de zones 30 au centre-ville, y compris sur la petite ceinture, reste la solution la plus prometteuse puisque le ralentissement du trafic garantit une meilleure sécurité pour la population, permet de diminuer les niveaux de bruit et donc d’offrir une meilleure qualité de vie aux habitants. En effet, le taux de satisfaction des Lausannois concernant l’aménagement des zones 30 est de l’ordre de 75%[3].

Faisant suite à l’amendement voté par le Conseil communal, le 8 novembre dernier, qui demande à la Municipalité « de répondre aux pétitions de Mmes Tatiana Taillefert et Anne Decollogny et d’étudier la possibilité d’une réduction de trafic sous forme d’une zone 30 km/heure englobant toutes les rues autorisées à la circulation situées à l’intérieur de la petite ceinture (petite ceinture comprise) » et, vu la possibilité de créer des zones 30 km/heure sur des axes principaux, selon la récente décision du Tribunal fédéral,

nous demandons à la Municipalité :

  1. D’introduire la limitation de la vitesse à 30 km/heure de nuit, soit de 22h00 à 6h00, comme première mesure pouvant être rapidement mise en œuvre, dans toutes les rues densément habitées du centre-ville.
  2. De prendre les mesures qui permettront la mise en œuvre d’une zone 30 couvrant l’entier du centre-ville à l’intérieur de la petite ceinture, celle-ci  comprise.
  3. D’établir un plan de mesures de réduction des nuisances sonores dues au trafic motorisé dans les rues présentant des niveaux de bruit supérieurs aux valeurs de référence, dans le délai imparti par l’Ordonnance fédérale de protection contre le bruit, soit d’ici 2018, de manière à obtenir les subventions fédérales prévues.

Anne-Françoise Decollogny                                                                                Evelyne Knecht

Groupe socialiste                                                                                                          La Gauche


[1] Etat de Vaud, Service de l’environnement et de l’énergie. Cadastre du bruit routier. Etat 2000.

[2] Les deux-roues motorisés émettent jusqu’à 20 décibels de plus que les voitures de tourisme. In : Bruit du trafic routier, p. 21. Etat de Vaud. Département de la sécurité et de l’environnement. Service de l’environnement et de l’énergie. Avril 2007.

[3] Idem, Annexe p. 11.