Communiqué du 25 août 2025

Le Parti socialiste lausannois a pris connaissance avec effarement des informations communiquées ce jour par la Municipalité de Lausanne. Il condamne fermement les propos et images choquants diffusés par des fonctionnairesdans des groupes d’échanges entre collègues, et salue la décision municipale de mener enfin un travail en profondeur pour comprendre les mécanismes en place, sanctionner les auteur·trice·s de propos et actes inacceptables, parfois illégaux, et surtout transformer la culture à l’œuvre au sein du corps de police.

Après plusieurs incidents racistes déjà connus, mais aussi des dissuasions à déposer des plaintes, dans un contexte où plusieurs hommes noirs ont connu la mort dans le cadre d’arrestations, et au vu du nombre d’agents impliqués dans les groupes d’échanges incriminés, l’institution doit se remettre en question. C’est d’autant plus important que les dérives constatées concernent un champ très large: propos et images racistes mais aussi antisémites, images dégradantes vis-à-vis des femmes ou des personnes en situation de handicap. Il y a manifestement un racisme et un sexisme systémique au sein de la police lausannoise.

Le Parti socialiste lausannois demande la mise en œuvre sans délai d’un audit général sur le fonctionnement de la police lausannoise, et sur les conditions qui permettent le maintien d’un climat de racisme, sexisme, et antisémitisme et discriminatoire décomplexé en son sein. Ces démarches doivent initier une refondation du corps de police tout en veillant à continuer à assurer ses missions premières de protection de la population et de respect de la loi dans le respect des personnes et des droits humains. Il attend donc des réponses de la part de la Municipalité et de la Direction de la sécurité publique sur la manière de conduire ces réformes (partenaires, liens avec le monde associatif, délais et moyens mis en œuvre) et d’assurer en parallèle, et dans un contexte forcément rendu plus difficile, les missions essentielles de la police: assurer la protection de la population, pacifier l’espace public, faire reculer le deal de rue. Le PS demeure attaché à une police présente dans la rue, proche de la population, jouant pleinement son rôle de prévention de la commission des délits.

Le groupe socialiste déposera une interpellation urgente dans cette perspective lors de la prochaine séance du Conseil communal. Depuis plusieurs années, il dépose des objets pour améliorer le fonctionnement de la police, notamment sur l’introduction de
la bodycam, la remise de récépissé aux personnes contrôlées, le renforcement des compétences transculturelles, la prévention du harcèlement sexuel au sein des
équipes, etc. 

Au Grand Conseil, le groupe socialiste est aussi intervenu sur l’indépendance des procédures d’enquête en matière de violences policières, sur la formation délivrée à l’Académie de Savatan ou sur l’exigence d’un bilan du Détachement d’investigations spéciales policières (DISPO) du Ministère public.

L’état de choc est renforcé par la mort tragique d’un jeune homme dans la nuit de samedi à dimanche moins de deux mois après une autre arrestation policière se terminant par la mort de l’adolescente interpellée. Le PS est bouleversé par le décès de ces deux mineurs et se joint à la douleur des familles et des proches. Le PS s’associe, après les événements mouvementés de la nuit dernière, aux appels au calme lancés par les autorités et dans les écoles. Il attend aussi de la Ville et de la direction de la sécurité publique qu’elle ouvre des espaces de dialogue avec les jeunes. En effet, malgré l’émotion et la colère légitimes ressenties par l’entourage des victimes, aucune dégradation urbaine ou manifestation collective à caractère violent ne saurait restaurer le sentiment de confiance indispensable à la vie en société.