Communiqué du 6 mai 2025

Sur demande du PS, la reconnaissance faciale est interdite à Lausanne.

Mardi 6 mai 2025, le Conseil communal de Lausanne a adopté des modifications réglementaires qui interdisent la vidéosurveillance avec reconnaissance faciale ou biométrique dans l’espace public à Lausanne. Cette décision prise à une large majorité démontre la prise de conscience au-delà des clivages politiques du danger d’un tel prélèvement et traitement de données personnelles sensibles.

La reconnaissance faciale et biométrique repère de manière automatisée les caractéristiques des personnes qui circulent dans son champ d’action. Elle permet, sans intervention humaine, de suivre le parcours d’un individu dans un espace, ou de comparer son visage à des bases de données afin de l’identifier. En un mot: de tels systèmes de reconnaissance rendent automatique et immédiat ce qui présupposait, jusqu’ici, de longues recherches. Il s’agit donc d’une technologie particulièrement invasive, que la fondation fédérale pour l’évaluation des choix technologiques TA-SWISS juge susceptible de mettre fin à l’anonymat dans l’espace public et de mettre en danger l’exercice de plusieurs droits fondamentaux.

Les interventions réglementaires déposées par le PS visaient à interdire l’emploi de cette technologie sur le domaine public à Lausanne, ainsi qu’à prohiber le recours à l’identification biométrique dans la pratique de la Police municipale. Les décisions prises par le Conseil communal interdisent clairement la pratique dans l’espace public, et visent à communiquer clairement aux tiers, dans le cadre de la vidéosurveillance privée, l’opposition de la Ville à la reconnaissance faciale. Carolina Carvalho, conseillère communale, relevé au cours du débat: «Dans ce domaine, nous pensons qu’il faut aller au-delà de la simple prise de position auprès des acteurs privés qui s’adressent à la Ville; au-delà d’une page web pour expliquer l’opposition à la reconnaissance faciale. Dans ce domaine, nous attendons plus de proactivité de la part de notre Municipalité.»

Quant au travail policier, le Conseil a suivi la Municipalité qui estimait que la police lausannoise doit pouvoir travailler dans le même cadre légal que les autres polices vaudoises et suisses, et qu’une modification réglementaire purement communale n’était pas adéquate. Le PS continuera à s’engager en particulier au niveau fédéral pour que les bases légales soient clarifiées.

Pour Benoît Gaillard, conseiller national et auteur des trois interventions qui avaient été co-signées par des représentants de plusieurs autres groupes, «prélever des données biométriques, c’est déjà prendre un risque. Une fois que la base de données existe, la tentation de l’utiliser largement est presque irrésistible — sans parler des risque des piratage. Nos visages n’ont pas à être numérisés dans l’espace public. Lausanne donne un signal clair et fort en faveur de la préservation de l’intégrité numérique en Suisse.»