Déposé par Samson Yemane, conseiller communal – Postulat du 28 mars 2023
La police municipale de Lausanne a cette responsabilité légitime de garantir la sécurité dans une ville fortement cosmopolite avec plus de 160 nationalités représentées. Face à cette diversité lausannoise, il convient de renforcer au sein de la police les compétences transculturelles visant précisément à mieux appréhender les dimensions sensibles liées à la communication interculturelle.
D’après le dernier rapport 2021 de l’Office fédéral de la statistique « 39% de la population résidante permanente de 15 ans ou plus [en Suisse] était issue de la migration ». S’agissant la commune de Lausanne, environ 43% de la population est étrangère. Toute d’abord, ce constat nous confirme l’existence d’une diversité riche, et de surcroit, l’importance d’assurer une cohabitation harmonieuse entre les communautés étrangères et les institutions étatiques, et notamment la police communale. Selon le rapport de 2021 du Réseau de centres de conseil pour les victimes de racisme, des caractères discriminants sont hautement présents dans le secteur public et la police arrive en deuxième position.
Une des solutions pour diminuer les traits discriminatoires liés au racisme est une formation continue sur les compétences transculturelles. Ce type de formation et sensibilisation vise premièrement à identifier et à donner sens aux postures individuelles et culturelles en interaction chez soi comme chez l’autre. Deuxièmement, ceci permet d’approfondir les questions socioculturelles concrètes et l’historicité du racisme et ses conséquences. Puis troisièmement, cette formation pourrait concevoir des pistes de réflexions et pratiques pour mieux interagir et collaborer avec des publics d’origine migrante. À ce jour, une telle formation continue d’une journée existe bel et bien pour les policières et policiers rattachés à la Police de proximité des communes vaudoises. Néanmoins, ce cours, dont le contenu et le résultat sont très instructifs, mérite d’être élargit et exigé l’ensemble du corps de police lausannois de manière très constructive. Ce mode d’apprentissage proposé aux professionnel-le-s et instances chargées de faire respecter la loi ne peut qu’être bénéfique et propice à notre cohésion sociale.
Conclusion :
Le présent postulat invite la Municipalité à étudier la possibilité de recommander et d’exiger une formation continue constructive et participative sur les compétences transculturelles d’une journée, voire plus à l’ensemble du corps de police lausannois.
Signataires: Samson Yemane, Karine Beausire Ballif, Sarah Depallens Villanueva, Angèle Flora, Mountazar Jaffar, Musa Kamencia, Yusuf Kulmiye, Gaelle Mieli, Andrea Munger, Sarah Neumann, Audrey Petoud, Joëlle Racine