Tribune de Muriel Chenaux Mesnier parue dans l’édition du 24heure du 6 décembre 2021
En 2009 déjà, le Parti socialiste avait déposé une initiative pour soulager les contribuables vaudois face aux montants indécents de leurs primes d’assurances maladies. Après une invalidation par le Tribunal fédéral et une deuxième initiative, la mesure a été mise en œuvre au 1er janvier 2019. Et ce dans le cadre de la mise en œuvre vaudoise de la réforme de l’imposition des entreprises – avec un taux d’approbation de pas moins de 87%.
Dix ans pour passer de l’idée à la pratique: c’est rapide lorsqu’on connaît le rythme usuel de la politique dans notre pays. Mais c’est long lorsque le poids des primes augmente alors que les salaires stagnent! L’arrivée de ce subside large a donc été une aide substantielle et bienvenue.
Et les Vaudoises et les Vaudois sont d’ailleurs plus de 287’000, soit un bon tiers des assurés, à en bénéficier. Un chiffre qui fait apparaître que malheureusement, les familles ou les retraités peinant à boucler leurs fins de mois sont nombreux.
Avoir besoin de soutien pour assumer le paiement de sa prime n’est pas un signe de pauvreté, ni de mauvaise gestion. C’est au contraire un problème qui était voué à toucher une part croissante de la population, puisque les primes augmentent plus vite que les salaires et les revenus en général depuis des années.
Sans remettre en question le principe de la prime par tête, le plafonnement vaudois introduit une protection face à des primes en hausse vertigineuse. C’est aussi un formidable outil de préservation du pouvoir d’achat des ménages, qui prémunit aussi l’économie vaudoise contre une baisse de la consommation en raison de budgets étranglés par les coûts fixes.
Pouvoir bénéficier de soins adéquats a tous âges et quelle que soit sa situation est un des fondements de notre assurance maladie obligatoire. Elle se base sur la solidarité des risques entre malade et bien portant ou entre jeunes et vieux. La pandémie se charge de nous rappeler l’importance d’un accès aux soins sans discrimination.
Une recette enviée dans d’autres cantons
Certains de nos adversaires crient au scandale, d’autres encore sont contre toute intervention étatique. Ce que nous constatons, c’est que nos détracteurs n’ont pas réussi à concrétiser des solutions qui permettent de soutenir de manière efficace les assurés de notre canton.
Introduire une dose de financement lié au revenu via le plafonnement est une recette que d’autres cantons nous envient déjà. Nous espérons qu’une autre initiative, fédérale cette fois, sur laquelle le peuple suisse se prononcera d’ici un ou deux ans, puisse étendre cette pratique à l’ensemble du pays.
Proposer, innover, améliorer concrètement la vie quotidienne: si cette recette à succès que le PS vaudois a appliquée s’exporte, on ne peut que s’en réjouir.