Postulat – Pour une gérance de la ville plus humaine en matière de logements

Joëlle Racine et Caroline Devalloné Dinbali, conseil communal de Lausanne – Postulat déposé le 12 octobre 2021

 Les Services de la Ville en matière de logement sont-ils à la hauteur des défis que pose le suivi d’un parc immobilier nécessitant de nombreuses rénovations, notamment dans la mise en oeuvre du plan climat ? Quelles mesures permettraient une gestion efficace des immeubles et un accompagnement des locataires digne de ce nom ? 

La Ville de Lausanne dispose d’un parc immobilier important et loue bon nombre d’appartements et d’autres biens, par le biais des services de la Ville en matière de logement. Ces derniers gèrent également les propriétés de la Caisse de pension du personnel communal de Lausanne (CPCL). 

La gestion d’immeubles ne porte pas seulement sur les aspects liés au maintien et à la rénovation du parc immobilier, mais porte aussi sur la gestion et les relations avec les locataires. Elle comporte donc une dimension profondément humaine, puisqu’elle concerne des personnes, des familles, qui ont construit leur vie dans un endroit précis, avec leurs repères, leur organisation personnelle et familiale. En plus d’un toit, d’un lieu chaud où dormir, où manger et se ressourcer, le lieu de vie joue un rôle aussi important pour les enfants puisqu’il détermine le lieu de scolarisation, et donc l’environnement relationnel. 

Devoir rénover un bâtiment, en particulier lorsqu’il s’agit de gros travaux – et la cadence de rénovation va s’accentuer avec la mise en oeuvre du plan climat – n’est certainement pas une mince affaire, tant pour les gestionnaires que pour les locataires concerné-e-s, surtout lorsqu’il s’agit de devoir quitter son appartement. Cette situation, déjà anxiogène à la base, peut être exacerbée lorsqu’il s’agit de locataires vivant dans la précarité. 

La situation de la rénovation de l’immeuble de César-Roux nous interpelle et ne devrait plus se reproduire. Sans revenir sur les détails de l’affaire, la communication entre la gérance et les locataires ne s’est pas passée de manière satisfaisante, les propositions de logement de remplacement n’ont pas été menées proactivement, il n’est pas certain que les personnes puissent réintégrer leur appartement si elles le souhaitent ni, enfin, que le montant du loyer restera abordable. De même, d’autres situations de gestion d’immeubles pas forcément idoines par les services de la Ville, à Bellevaux notamment, ont déjà été relayées par des locataires et par la presse. Il est désormais temps que cela change. 

Pourtant, bon nombre de collaborateurs et collaboratrices font leur maximum pour que la gestion des immeubles soit réalisée dans les meilleures conditions. Malgré cela, ces cas spécifiques de gestion des locataires et de leur bien-être ne sont pas à l’image de la Ville de Lausanne. Les services de gérance de la Ville, relevant pourtant du domaine public, ne devraient en aucun cas se comporter comme le font certaines gérances privées. 

Aussi, cela nécessite probablement une analyse et une réforme des pratiques du service, par une meilleure formation auprès du personnel et par la mise en place d’une charte ou d’un code de conduite. La transparence du service auprès des locataires doit ainsi être exemplaire. Ces derniers et dernières doivent pouvoir connaître leurs droits en cas de rénovation, d’expulsion ou de relogement, ainsi qu’obtenir un interlocuteur fiable et stable. Cet accompagnement, cette écoute, ce soutien et ces solutions pour les locataires doivent porter non seulement sur les immeubles appartenant à la Ville, mais aussi sur tous les immeubles gérés par la Ville. 

Conclusions : 

Le présent postulat invite la Municipalité à étudier l’opportunité de 

Mettre en place les mesures nécessaires pour que les services de la Ville en matière de logement soit réellement au service de ses locataires, par le biais d’un accompagnement exemplaire, d’un suivi étroit des besoins des locataires, non seulement en cas de rénovation, mais aussi pour toutes autres demandes et besoins, tout en donnant les moyens nécessaires aux collaborateurs et collaboratrices de remplir leur mission. 

Lausanne, le 12 octobre 2021 

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