Muriel Chenaux Mesnier et Louis Dana, conseil communal de Lausanne – Interpellation urgente déposé le 25 mai 2021
Dans un bâtiment de la rue du Simplon, un modèle de cohabitation sans précédent s’est construit. Une centaine de personnes, dont 11 enfants, y logent, pour moitié étudiant-e-s, pour moitié personnes sans-abri qui vivaient précédemment à la rue. Les personnes sans-abri ont bénéficié du soutien de l’équipe du Sleep-in, qui a initié la démarche. Le lieu abrite par ailleurs quelques activités associatives, comme la bibliothèque d’objets La Manivelle. L’utilisation des lieux repose sur contrat de confiance entre les CFF, propriétaires, et l’Association pour le logement des jeunes en formation (ALJF). En raison du démarrage imminent des travaux à conduire à la gare de Lausanne, pour lesquels l’autorisation de construire est en vigueur depuis janvier 2021, le contrat prend fin en juin et le bâtiment est destiné à être démoli.
Comme le souligne un rapport établi par une équipe de recherche Haute école de travail social, l’installation dans ce bâtiment a permis aux personnes et familles précédemment sans-abri de se reposer, de stabiliser leur situation familiale et professionnelle, et de retrouver des perspectives d’avenir. Disposer d’un toit stable sur la tête ouvre de nombreuses possibilités et ne doit pas être vu comme une conséquence, mais comme une condition de l’insertion sociale : ce constat n’est pas nouveau. Sous le terme de « housing first » ou « logement d’abord », il est reconnu dans la recherche sociale, mais aussi dans la politique de la Municipalité, dès le préavis 2013/30.
Or les habitants de l’immeuble du Simplon et les collectifs qui les ont soutenu et entourés n’ont rien fait d’autre que du « logement d’abord ». Il est donc nécessaire, alors que la possibilité d’occupation intermédiaire prend fin, de chercher à faire perdurer ce projet. Nous adressons donc plusieurs questions à la Municipalité :
- La Municipalité partage-t-elle l’appréciation (issue également du rapport de la HETSL) que l’occupation sous contrat de confiance du bâtiment du Simplon a produit des résultats positifs ?
- Alors que les médias se sont fait écho d’une difficulté à trouver dans le parc communal une option de relocalisation, la Municipalité peut-elle préciser les bâtiments qui ont été considérés et les raisons qui ont conduit à ne pas les choisir ?
- Existe-t-il dans le parc communal des espaces qui pourraient être adéquats moyennant un investissement de remise aux normes, et si oui, cette piste a-t-elle été étudiée ?
- La Municipalité a-t-elle contacté les partenaires usuels de sa politique du logement (en particulier entités d’utilité publique) ou d’autres partenaires comme les CFF pour déterminer si un autre bâtiment pouvait accueillir les occupants du Simplon ?
- D’autres circuits de relogement, tels que ceux utilisés lorsque des locataires se retrouvent expulsés ou forcés de quitter leur logement en raison d’une rénovation, pourraient-ils être mobilisés ?
Lausanne, le 25 mai 2021
Pour le parti socialiste lausannois Muriel Chenaux Mesnier et Louis Dana