Motion – Les élues aussi ont droit à un véritable congé maternité !

Sarah Neumann, députée – motion déposée le 19 février 2019

La législature actuelle aura permis au Grand Conseil Vaudois de saluer plusieurs heureux événements : un certain nombre de députés et députées auront eu la joie d’accueillir un enfant durant leur mandat. Pour les premiers, l’impact de l’événement sur leur groupe politique aura été relatif : 1 ou 2 mardis d’absence, des apparitions médiatiques plus cernées, moins de temps à consacrer aux dossiers. Pour les suivantes, un choix a dû ou devra être fait : prendre son congé maternité, ou y renoncer pour que son groupe politique ne perde pas une voix à chaque vote, et ceci pendant plusieurs mois.

Récemment, la Municipale d’une des plus grandes communes du Canton a annoncé sa grossesse dans la presse. L’Exécutif a dû être créatif : aucune base légale n’est prévue.

L’exercice d’une fonction politique s’est ouvert aux femmes et la population élit des représentants plus jeunes qu’auparavant. Il est donc nécessaire de traiter la question de la conciliation entre maternité et mandat politique, et ceci aux différents niveaux institutionnels. 

Or, un véritable congé maternité, ce n’est pas seulement recevoir une rémunération en son absence. C’est également, être absente en ayant la conviction que cela n’aura pas d’impact négatif, c’est pouvoir s’organiser, en comptant sur un remplaçant pendant les mois de congé. C’est savoir que la loi est là et prend en compte cette possibilité

En 2016, les députés Eggenberger et Attinger Doepper avaient déposés un postulat qui aurait pu poser les bases d’un dispositif complémentaire dans la Loi sur les communes : ils proposaient la mise en oeuvre de suppléances dans les conseils communaux – leur demande englobait différents types de congé : maladie longue durée, maternité, etc. Le renvoi du postulat avait été refusé par le plénum à 5 voix.

Trois ans ont passé et la prise de conscience des inéquités entre les genres se fait peu à peu. Mais le Grand Conseil comprend toujours moins d’un tiers de femmes, les municipalités vaudoises moins d’un quart. En cette année de mobilisation des femmes, nous revendiquons une réelle prise en considération de nos parcours de vie dans toutes leurs diversités.

Nous déposons donc une motion exigeant la révision des différents dispositifs légaux régissant les instances politiques pour une prise en compte du fait qu’une élue peut accueillir un enfant durant son mandat. Conseillères communales, députées, conseillères d’Etat, municipales : nous voulons un droit à la maternité, nous voulons que l’organisation de notre suppléance soit prévue, nous voulons que nos fonctions soient traitées avec exemplarité et équité.

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