Pour un service public fort du CHUV et des soins de qualité

Jean Tschopp, député, vice-président du Groupe socialiste au Grand Conseil. Opinion parue dans le 24heures du 30 janvier 2019

Qui n’a pas été à un moment ou à un autre soigné au CHUV ? Si ce n’est pas vous, ce sera peut-être le cas d’un de vos proches. L’hôpital universitaire est devenu incontournable. Le CHUV a renforcé sa position d’acteur clé dans le domaine des soins. Il offre aujourd’hui une qualité de soins exceptionnelle. L’hôpital abrite un pôle de recherche sur le cancer (Agora), réunissant cancérologues, médecins et spécialistes d’envergure internationale. Agora permet de passer rapidement d’un concept élaboré en laboratoire à des améliorations thérapeutiques pour les patients. L’assurance de base suffit pour avoir accès à ces soins d’excellente qualité, pas besoin d’assurance complémentaire (un supplément que de moins en moins d’assurés peuvent s’offrir avec l’augmentation vertigineuse des primes d’assurance maladie).

Le dernier plan stratégique du CHUV fait apparaître de nouvelles perspectives pour les patients : renforcement de la neuroréhabilitation (actuellement une personne sur quatre en Europe est affectée de troubles du système nerveux) ou encore création d’un centre de compétences sur les maladies infectieuses (deuxième cause de mortalité au monde). Ces évolutions se font sans barrière pour les patients. Dans sa stratégie, le CHUV réaffirme un accès à des soins universels, de qualité et adaptés incluant les personnes vulnérables.

L’initiative d’élus PLR proches des cliniques privées vient contrecarrer cet objectif. Pour eux, le CHUV pèserait trop lourd dans le secteur hospitalier. Dans un projet de loi, ils demandent la création d’un conseil d’administration à la tête du CHUV. Cette « autonomisation » du CHUV concentrerait toute une série de compétence en mains de ce conseil d’administration parmi lesquelles l’adoption des comptes et du budget de l’institution, la conclusion de conventions collectives de travail ou encore la nomination du directeur général du CHUV. Tout devient plus clair encore au moment où le projet de loi aborde les missions qui seraient dévolues au CHUV. Le conseil d’administration pourrait déléguer à des établissements privés (d’intérêt public ou non) des activités de soin, de recherche et d’enseignement du CHUV. Cette possibilité affaiblirait sensiblement l’influence et les compétences du CHUV au profit des cliniques privées.

Nous avons besoin d’un service public fort pour des soins de qualité. Cette mission passe par un niveau d’encadrement suffisant pour les patients. Médecins, infirmières et personnel soignant font preuve de souplesse et ne ménagent pas leurs efforts. Des compressions de personnel décidées par un conseil d’administration éloigné du fonctionnement quotidien du CHUV affaiblirait inévitablement la qualité de soins. Le parti socialiste, allié à toutes les forces de bonne volonté, combattra ce projet de privatisation larvée du CHUV avec détermination au Grand conseil d’abord et jusqu’au référendum, s’il le faut.

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