Voici des mètres carrés de bonnes nouvelles

Opinion parue dans le 24heures du 14 janvier 2016

Sur le front du logement, 2016 sera annonciatrice de bonnes nouvelles. Ce ne sera certes pas la fin de la crise mais l’arrivée de centaines de nouveaux logements à Lausanne. A Sébeillon, sur les anciens terrains CFF, plus de 350 nouveaux appartements seront habités d’ici l’été. Au nord de la ville, 400 autres sortiront de terre, au chemin de Bérée – deuxième plus gros chantier de logements du pays tout de même!

Ces projets illustrent l’accélération de la politique lausannoise du logement. Entre 2012 et 2016, 2000 nouveaux logements auront ainsi été mis en chantier sur des terrains publics ou dans le cadre du projet «3000 logements». Dans le lot, des logements subventionnés bien sûr, du marché libre et de la PPE également, mais surtout une part importante d’appartements à loyer abordable et contrôlé destinés aux familles, retraités et célibataires de la classe moyenne. Cette majorité de la population qui n’a pas accès au logement social mais qui peine à payer les loyers, souvent exorbitants, pratiqués sur le marché libre.

La mixité sociale est donc devenue la règle et elle s’invite désormais jusque dans les immeubles. A l’avenue de Morges ou aux Faverges par exemple, locataires de logements subventionnés ou non, retraités en appartements protégés ou encore propriétaires cohabitent tous dans le même ensemble, voire dans le même immeuble. On demeure très loin de la caricature encore souvent véhiculée d’une ville ne construisant que des ghettos de logements sociaux.

Lausanne ne saurait se résumer à un terrain de jeux pour promoteurs immobiliers

Mais Lausanne n’a pas que le mot «construire» à la bouche. La Ville doit aussi protéger: non seulement ses habitants – des expulsions ou des loyers abusifs – mais aussi son patrimoine. Entendez les bâtiments et les ensembles qui font notre fierté d’être Lausannois. Depuis cinq ans, je me suis fortement engagé pour que les projets de rénovation soient systématiquement assortis d’un contrôle des loyers, pour conserver des appartements à loyer abordable. Récemment, la Municipalité, soucieuse de préserver les équilibres sociaux des quartiers autant que le patrimoine bâti, a également refusé plusieurs projets spécifiques: par exemple à Druey 22-30, à St-Paul ou encore à Montelly.

Lausanne ne saurait en effet se résumer à un terrain de jeux pour promoteurs immobiliers: trop souvent, la densification tient lieu de faire-valoir à des opérations spéculatives irréfléchies. Aujourd’hui, et c’est une chance, la plupart des grands projets se déclineront sur des terrains encore vierges de construction (Plaines-du-Loup, Malley ou Près-de-Vidy). Ailleurs, nous ne sommes, bien entendu, pas condamnés à l’immobilisme. Mais il convient d’agir avec précaution, écoute et concertation, dans le respect des habitants et du patrimoine. C’est le sens même d’une politique bien comprise de développement urbain.

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