Interpellation – Deal de rue et vie de quartier

Anne Françoise Decollogny, conseillère communale. Interpellation déposée, pour le groupe socialiste, le 22 mai 2018.

Lors de son assemblée générale du 7 mai dernier, le Collectif Vinet-Beaulieu (dont la signataire est présidente) a invité M. le Municipal Hildbrand, directeur de la Sécurité et de l’Economie, à parler sur le thème « Deal de rue et vie de quartier » à la population vivant dans ce qui constitue en gros le périmètre du collectif, soit les rues Saint-Roch, Pré-du-Marché et Clos-de-Bulle, les chemins des Cèdres et du Frêne et les avenues Vinet et Beaulieu. Des habitants d’autres quartiers également touchés par le deal étaient aussi présents : habitants des rues du Maupas et du Tunnel, en particulier.

Chassés de la place Chauderon, les dealers sont depuis longtemps remontés au nord de la place et se tiennent le long de la rue du Petit-Rocher, au carrefour Maupas/Cèdres, ainsi qu’au carrefour St- Roch/Cèdres et à l’angle Cèdres/Frêne. Les dealers y sont installés de longue date, mais leur présence s’est fait plus insistante depuis plusieurs mois : présence plus nombreuse et presque constante (alors qu’on ne les voyait plus que le soir et la nuit), interpellations, insultes (parfois), nuisances particulières pour des habitants ayant un logement au rez de certains immeubles et qui ne peuvent plus ouvrir leurs fenêtres (urine, bruit), nécessité pour les parents d’adolescents de ne plus les laisser partir ou rentrer seuls dès la nuit tombée, etc.

Il est également utile de souligner que le deal dans le quartier en question, quartier de logements, d’écoles et garderies (environ 1’000 enfants et adolescents) et de petits commerces, se fait souvent avec des consommateurs venant en voiture, avec des plaques parfois d’autres cantons.

L’assemblée (plus de 100 personnes) des habitants du quartier décrit ci-dessus a réagi de manière constrastée. Mais il faut relever qu’une majorité des participants, en particulier ceux et celles qui sont confrontés-es au quotidien à la présence des dealers « à demeure » sous leurs fenêtres, a fait valoir son ras-le-bol, voire son exaspération. D’autres ont rappelé qu’il s’agissait d’êtres humains et que certains propos étaient inacceptables (car il y en eu). Un participant a filmé toute la soirée et a annoncé vouloir poster la vidéo sur un réseau social. On peut s’inquiéter des répercussions que pourrait avoir une telle diffusion sur l’état d’esprit des habitants.

Devant l’absence de perspectives d’amélioration de la situation telles qu’on aurait pu les espérer, et les limites étroites des compétences de la Ville en la matière qui nous ont été décrites, nous posons dès lors les questions suivantes à la Municipalité :

  1. La Municipalité a-t-elle constaté que le deal de drogue au centre-ville s’était aggravé ces derniers mois ?
  2. Cette aggravation est-elle le propre du quartier décrit ou s’agit-il d’un phénomène s’étendant à d’autres parties de la ville ?
  3. La Municipalité ne craint-elle pas des dérapages si la vidéo annoncée est postée sur les réseaux sociaux ?
  4. Quelles sont les solutions mises en place dans les grandes villes de Suisse alémanique et qui ont fait que le deal n’est plus visible dans l’espace public ?
  1. Des interdictions de périmètre, telles que prévues et appliquées depuis plusieurs années, sont-elles prises à l’encontre des dealers ? si oui, combien d’interdictions ont-elles été prononcées dans le quartier concerné depuis deux ans ?
  2. Si la Municipalité confirme l’aggravation de la situation, entend-elle prendre des mesures qui permettent aux habitants des quartiers touchés de se réapproprier l’espace public qui constitue leur environnement direct ? Si oui, quelles mesures ? Et dans quels délais ?

 

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Simon
Simon
5 années plus tôt

En ce qui l’accès à l’espace public par les enfants, il a été perdu depuis longtemps face aux… voitures! Et même en excluant les enfants de l’espace public, la voiture en tue régulièrement.